les miens (Souvenirs d'enfance)
était batteur professionnel,
il partait en tournée le dimanche dans la cave de notre pavillon des Hauts de Seine
et j'étais très
fière que la bande d'hurluberlus que j'imaginais faire peur aux vieilles dames
de notre rue pousse la grille de mon jardin à moi.
Crânes rasés, cheveux longs ou peroxydés, cuir, bottes et léopard, ils étaient plus beaux les uns que les autres.
Jean-Louis, lui, avait le cheveux long et filasse, des débardeurs à l'effigie de ses rock stars , un pantalon en velours rouge comme seconde peau et des Santiags bordeaux ornées d'aigles blancs terrifiants.
Sa batterie était une TAMA noire dont le ventre abritait un coussin or subtilisé au salon de nos parents.
Elle était posée sur une estrade et pour amortir le bruit, le plafond de la cave très bas était partiellement recouvert de boites d'oeufs, les musiciens les plus grands avaient le crâne contre le carton et évitaient ainsi de se blesser lorsqu'ils tentaient un pogo
Sur la porte de la cave une inscription dont le sens m'échappait K666.
Mon frère, coincé entre trois soeurs était un héros, c'est sur lui que se portaient les espoirs de la famille et en particulier ceux de mon père. Mon frère, lui, osait un peu près tout et nous faisait avaler un peu près n'importe quoi dans un grand éclat de rire.
C'est ainsi que nous supportions l'enfer à l'étage du dessus , mes soeurs, mes neveux , mes parents et moi tentions de regarder notre feuilleton Magmum ou d'échanger quelques mots en trempant des biscuits dans notre Nescafé à l'heure du gouter.
Je préparais alors un plateau: menthe à l'eau, chocolat et biscuits de chiens , c'est comme ça qu'on appelait les énormes sachets de gâteaux secs en forme de fleurs que ma mère achetait à mon frère entre 14 et 20 ans pour tenter d'assouvir sa faim ;
je descendais cérémonieusement mon plateau dans l'envie secrète d'être acceptée quelques instants dans le repère de fauves, bourré de testostérones, frappait longuement à la porte avant que mon frère la déverrouille, attrape le plateau et la referme à mon nez bredouillant parfois seulement un merci.
Penaude et frustrée je remontais dans la salle à manger ou l'après midi trainait en longueur pour se terminer immanquablement par une longue série de coups donnés dans le radiateur à l'aide d'une cuiller en bois afin de faire comprendre à nos Punks qu'il n'était plus l'heure des rappels mais bien celui du diner avec papa et maman.
Jean-Louis, lui, avait le cheveux long et filasse, des débardeurs à l'effigie de ses rock stars , un pantalon en velours rouge comme seconde peau et des Santiags bordeaux ornées d'aigles blancs terrifiants.
Sa batterie était une TAMA noire dont le ventre abritait un coussin or subtilisé au salon de nos parents.
Elle était posée sur une estrade et pour amortir le bruit, le plafond de la cave très bas était partiellement recouvert de boites d'oeufs, les musiciens les plus grands avaient le crâne contre le carton et évitaient ainsi de se blesser lorsqu'ils tentaient un pogo
Sur la porte de la cave une inscription dont le sens m'échappait K666.
Mon frère, coincé entre trois soeurs était un héros, c'est sur lui que se portaient les espoirs de la famille et en particulier ceux de mon père. Mon frère, lui, osait un peu près tout et nous faisait avaler un peu près n'importe quoi dans un grand éclat de rire.
C'est ainsi que nous supportions l'enfer à l'étage du dessus , mes soeurs, mes neveux , mes parents et moi tentions de regarder notre feuilleton Magmum ou d'échanger quelques mots en trempant des biscuits dans notre Nescafé à l'heure du gouter.
Je préparais alors un plateau: menthe à l'eau, chocolat et biscuits de chiens , c'est comme ça qu'on appelait les énormes sachets de gâteaux secs en forme de fleurs que ma mère achetait à mon frère entre 14 et 20 ans pour tenter d'assouvir sa faim ;
je descendais cérémonieusement mon plateau dans l'envie secrète d'être acceptée quelques instants dans le repère de fauves, bourré de testostérones, frappait longuement à la porte avant que mon frère la déverrouille, attrape le plateau et la referme à mon nez bredouillant parfois seulement un merci.
Penaude et frustrée je remontais dans la salle à manger ou l'après midi trainait en longueur pour se terminer immanquablement par une longue série de coups donnés dans le radiateur à l'aide d'une cuiller en bois afin de faire comprendre à nos Punks qu'il n'était plus l'heure des rappels mais bien celui du diner avec papa et maman.